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29 décembre 2017 5 29 /12 /décembre /2017 13:24

Mercredi, nous apprenions sur la 2 et la 3 qu'un homme de soixante-neuf ans avait pris l'autoroute à contre-sens et avait provoqué un accident dans lequel il y aurait eu trois décès. Jusque là, les journalistes font leur travail. Ils présentent les faits. Mais, comme à leur habitude, ils ne peuvent s'empêcher de soulever des questions pernicieuses : « Le danger que représente les personnes âgées au volant. Il n'y a aucune loi en France qui permet le contrôle de leurs capacités ; il n'y a aucun examen médical obligatoire pour le vérifier. » Voilà un exposé qui les assimile à leurs confrères d'autrefois de « France Dimanche » ou « Détective ». J'accuse ces « journaleux » de pacotille à créer de la discrimination. En ce qui me concerne, je considère que je conduis beaucoup mieux que lorsque j'avais leur âge.

 

Et jeudi, nous apprenons que le conducteur avait 1 g d'alcool par litre de sang et qu'il était drogué. Ce n'était donc pas une personne âgée qui avait provoqué l'accident, mais un alcoolique et drogué.

 

Bravo les ploucs ! Dommage qu'il n'y ait pas en France, une loi pour vérifier les qualités professionnelles des journalistes, pour leur permettre d'exercer.

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22 décembre 2017 5 22 /12 /décembre /2017 13:10

Ch. 15 Un strapontin pour le Club Cinéma

 

Au début des années quatre-vingt-dix, le ministère de la culture prit des mesures très favorables en faveur du cinéma, notamment pour le développement et la préservation des petites salles de proximité. A la même époque, les charognards, qui avaient décidé de sonner le glas pour le Familia, décidèrent de vendre la Maison des Œuvres. La municipalité eut le bon réflexe de saisir ces deux opportunités. La commune fit l'acquisition de ce complexe construit dans les années vingt grâce à la participation d'une riche américaine en mémoire de son fils. Le projet prévoyait une bibliothèque, ce qui était une excellente idée compte tenu des locaux exigus et peu agréables qu'elle occupait dans le boulevard Victor Hugo. De l'autre côté il y aurait une salle de cinéma - théâtre et un local pour le Caou Club1 dont les membres se réunissaient au bar des anciens.

 

Le Club Cinéma devait être associé au projet. On évoquait même l'éventualité d'une délégation pour le fonctionnement du cinéma. L'architecte qui fut choisi n'avait jamais participé à la réalisation d'une salle de cinéma. Il était complètement néophyte dans ce domaine.

 

Quelques mois plus tard, nous fûmes conviés à une réunion à partir des plans réalisés. Je fus sidéré par les anomalies que je constatai. Peu de temps auparavant j'étais allé visiter le Kinépolis de Bruxelles. C'était un prototype des salles de cinéma du futur que je proposais, toutes proportions gardées, de modéliser pour Merville. Hélas, j'avais devant moi des ignares qui ne voulaient rien entendre. Le plan de la salle prévoyait un parterre et deux balcons séparés par un grand trou qui était le passage pour l'entrée des spectateurs. On les privait ainsi des meilleures places au centre. Je proposai de placer l'entrée sur le côté, vers le milieu de la salle, et de faire un seul balcon sur toute la largeur de celle-ci. Je proposai également de supprimer la pente du parterre et de la remplacer aussi par des rangées en gradins. Ce fut une fin de non recevoir. J'adressai un dernier argument à Mme Raeckelboom, adjointe à la culture. Cela donna un dialogue de ce type :

- Nous aurons des problèmes de chahut. Avec trois parties distinctes comme ça, il sera difficile de surveiller.

- Il y aura un agent dans la salle qui surveillera.

- Pendant qu'il ira d'un côté, ça chahutera de l'autre.

- On fermera le balcon quand il n'y aura pas beaucoup de monde.

- ça ne les empêchera pas d'y aller.

- Eh ben on mettra des barbelés.

 

Cette réplique, au ras des pâquerettes mit fin à un dialogue de sourds. La configuration resta telle qu'elle était prévue sur le plan. Les seules choses que je réussis à faire modifier, étaient l'écran large en proposant un modèle qui s'enroule pour la compatibilité avec les spectacles vivants ; et les toilettes séparées pour le cinéma et la salle du Caou Club. Ils avaient prévu des WC communs aux deux activités ; une bêtise à éviter.

 

 

1 Association de loisirs pour le 3e âge.

 

LE CINEMA ET MOI CH. 15 : Un strapontin pour le Club Cinéma
LE CINEMA ET MOI CH. 15 : Un strapontin pour le Club Cinéma
LE CINEMA ET MOI CH. 15 : Un strapontin pour le Club Cinéma
LE CINEMA ET MOI CH. 15 : Un strapontin pour le Club Cinéma
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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 13:45
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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 15:12

Au début des années quatre-vingt-dix, le notaire LOY prenait la présidence de l’ « Amicale », association gestionnaire du Familia. Il fallait au moins un homme de loi pour remettre à jour les lacunes de l’association. Les statuts n’étaient pas respectés depuis plusieurs années et il n’y avait eu aucune assemblée générale depuis des lustres. C’est ce qui explique que la décision de fermeture n’a pas été prise dès 1990.

 

En juin 1992, le Club Cinéma alerta le président de l’Amicale de la nécessité d’apporter des améliorations et de dynamiser la salle pour suivre l’évolution et enrayer la baisse des entrées. La réponse ne se fit pas attendre et par un courrier du 6 juillet Monsieur Loy m'ordonnait de suspendre la programmation et de ne pas prévoir de films pour la rentrée. Les prétextes invoqués étaient la baisse des entrées et la mésentente des personnels bénévoles à l’époque. Les attitudes ambigües de Fernand Roger avaient largement contribué à cette mésentente.

 

L’association paroissiale qui gérait le Familia décidait arbitrairement de fermer le cinéma avec un mépris total vis-à-vis des bénévoles. Le cinéma n’était pas dans une situation financière difficile. Au contraire, des investissements étaient envisageables. Il avait toujours été annoncé que l’argent gagné au cinéma servirait uniquement au cinéma. Nous avons été grugés et seules des raisons obscures peuvent expliquer une décision aussi brutale et irrévocable.1 Nous avons sollicité la possibilité d’organiser des projections non commerciales. Il nous fut rétorqué que la salle ne correspondait plus aux normes de sécurité. Pourtant, nous avions appris qu’elle était mise à disposition pour des scolaires dans le cadre de concerts des jeunesses musicales de France. Comme nous le verrons par la suite, nous avons été très souvent confrontés à des arguments fallacieux, composés de faux prétextes qui tentaient de justifier des refus. Nous constations que ce cinéma créé 60 ans auparavant dans le but de préserver la moralité, a été fermé dans des conditions tout ce qu’il y a de plus immorales.

 

A aucun moment il n’a été possible d’obtenir une rencontre, ni avec les membres de l’Amicale, ni avec le doyen de la paroisse de l’époque. J'appris d'ailleurs par un membre de l'équipe paroissiale, dont je ne mets pas la fiabilité en doute, que le doyen me gardait une rancœur. J'avais été témoin à charge à l'encontre d'un de ses amis, coupable de pédophilie, trois ans plus tôt. Ceci n'explique évidemment pas la décision du fermeture, mais son refus de me recevoir.

 

C’est ce mépris, vis à vis des bénévoles qui ont fait fonctionner ce cinéma pendant des années, qui a décidé les responsables du Club Cinéma de Merville de faire une campagne d’information et de lancer une pétition.

 

C’est plus de six cents signatures qui sont parvenues à l’évêque de Lille, qui lui aussi a méprisé le souhait exprimé par les Mervillois. Malgré cela, la décision était irrévocable. Bien qu'il y avait 250 000.00 francs sur le compte du Familia, celui-ci était définitivement fermé dans l’immoralité la plus complète par les mêmes qui, soixante ans plus tôt, décidaient de concurrencer l’exploitant local pour programmer des films moraux. L'évêque Lille méprisa totalement notre requête. Il n'eut même pas la correction de nous répondre. Qui eut cru que les défenseurs de la morale puissent ainsi s'abaisser à une ignominie ?

 

Nous avons donc décidé de passer à la vitesse supérieure et nous avons organisé un commando. Nous avons collé des affiches des films à succès sur la façade du Familia et nous y avons ajouté un bandeau sur lequel on lisait : Le film que vous ne verrez pas à Merville».

1 Ce triste épisode est détaillé dans le livre « Histoire du cinéma à Merville ».

 

LE CINEMA ET MOI CH 14 : L'immorale fermeture du Familia

Un jour, Michel Pruvost, contacta Christian Hamelin et lui demanda d’installer la sono pour une séance des « Jeunesses Musicales de France ». Christian arriva au cinéma et constata que le coffre où étaient rangés l’ampli et les enceintes était vide. Une plainte fut déposée. Nous fûmes convoqués à la gendarmerie. Évidemment, nous ne savions rien. Je me contentais de dire au gendarme qui m’interrogeait que j’étais content de ce qui s’était passé et que si je connaissais le coupable, je me garderais bien de le dénoncer. Il me fit un sourire.

 

Quelques temps plus tard, nous apprenions que la mairie avait acheté la maison des œuvres. Nous avons fait la même demande au maire en lui demandant de pouvoir organiser des séances non commerciales en attendant que les travaux démarrent. Ce fut très amusant de constater que nous avons eu exactement la même réponse qui nous avait été donnée par les hypocrites de la paroisse. Elle avait bon dos la commission de sécurité. Celle-ci passait régulièrement et n’avait jamais signalé d’anomalies susceptibles de justifier de telles décisions. Je me suis aperçu récemment que ces arguments hypocrites sont utilisés exactement de la même manière en 2016.

 

Depuis cette odieuse décision, compte tenu du manque de considération des moralistes, j'ai décidé de ne plus jamais donner d'argent à l'église. Je me suis décrété exonéré à vie du denier du culte. « Bénévole du Familia de Merville, exonéré à vie », c'est ce que je notais sur le bulletin du denier du culte que je mettais dans l'enveloppe jointe. Je ne mets jamais d'argent à la quête et je ne me sens pas gêné. Après tout, ils nous ont chipé 250 000 francs de notre labeur, ces salauds. En ce qui concerne le Club Cinéma, nous nous sentions un peu orphelins. Il y avait bien « La Foire aux disques », les concours de dictées, mais une association de cinéphiles sans cinéma dans la commune ce n'était pas évident. Nous nous accrochions à un semblant de promesses d'une convention entre notre association et la ville pour la gestion du cinéma qui devait être prochainement créé. Naifs que nous étions !

La destruction du Familia

La destruction du Familia

Personnellement j'étais très occupé avec le cinéma de Bailleul. Dans le milieu des années 90, la Fédération Nationale des Cinémas Français organisa son congrès annuel à Lille. Je profitais que ce soit dans la région pour permettre aux personnels du Flandria d'y participer. Il y avait Guillaume, Laurent, Sébastien, Christophe et moi. C'était le premier congrès auquel participaient les distributeurs de films. Nous avions droit à une journée de projections de bandes annonces au Palais des Congrès à Lille. A la sortie, il y avait un alignement de tables derrière lesquelles se succédaient les distributeurs qui nous offraient chacun un cadeau : des sacs, des gadgets, des livres, des cahiers, des carnets, des stylos, etc. La soif aidant, nous étions les premiers à sortir. Mes lascars en ont profité pour embarquer vite fait leurs cadeaux, de les fourguer dans leurs voitures, de revenir dans la salle et de repasser aux stands des distributeurs une deuxième fois, voire une troisième. Nous n'avions jamais été autant satisfaits de la qualité de la « distribution » de nos fournisseurs de films. La soirée se termina par une grande fête. Compte tenu du plaisir que nous avions pris à ce congrès, nous avions décidé d'y retourner l'année suivante. C'était à Poitiers. Pour éviter que de petits filous passent prendre les cadeaux plusieurs fois, un carnet avec un bon cadeau pour chaque distributeur nous était remis dans notre enveloppe d'accueil. Ce fut une cohue générale. Des centaines de personnes, se croisant, les bras chargés, cherchant les stands de Warner, de Walt Disney, de Columbia, et les autres, tout ça dans un espace relativement réduit. Un véritable jeu de piste, dans lequel il fallait se frayer un chemin dans la foule qui évoluait dans un local trop petit pour contenir tout le monde. Cela nous amusait beaucoup. Il fallait trouver les distributeurs qui correspondaient à chaque coupon, ou le coupon de ceux qui nous tendaient les cadeaux. Plus nous avancions, plus nous avions les bras chargés et plus nous étions ballotés par ceux qui étaient dans la même situations que nous et qui tentaient de se frayer un chemin. Mme Descamps avait trouvé une combine. Son mari partait à la pêche aux cadeaux. Il revenait les bras chargés. Elle surveillait le butin, et il repartait pour un nouveau chargement. Celui-ci, vieillissant, avait beaucoup de mal à évoluer dans la cohue. Vue d'en haut, cette foule devait ressembler à une formidable fourmilière d'exploitants qui évoluaient dans tous les sens. Par la suite, les distributeurs ont trouvé un système plus simple qui est toujours en usage actuellement. L'ensemble des cadeaux sont assemblés dans des grands sacs que les exploitants retire à un comptoir au moment qui les arrange pendant le congrès, en présentant un ticket remis dans l'enveloppe d'accueil. Pour mes enfants, quand je rentrais du congrès, c'était Noël avant l'heure. Ils attendaient avec impatience que je déballe mon trésor sur le lit de ma chambre, et nous faisions la répartition.

 

Depuis la fermeture du Familia, malgré la collaboration avec Bailleul, le Club Cinéma avait perdu une partie de sa raison d'être, d'autant plus que le strapontin qu'on nous a laissé au nouveau cinéma de Merville était loin de correspondre à nos attentes. Il fallait que le Club Cinéma prenne de nouvelles orientations. Je décidais donc d'entreprendre le projet d'écrire un livre sur l'histoire du cinéma à Merville. Je commençais mes recherches en contactant M. Laune, qui n'en était pas moins un des fossoyeurs du Familia qui n'avait pas digéré les actions que nous avions menés contre la fermeture. Il me renvoya vers un document d'une ou deux pages qu'il m'avait remis quelques années auparavant. Je me fiais donc à ma mémoire en y puisant des anecdotes qu'il nous avaient relatées durant les vingt-cinq ans de notre

collaboration. Je fis aussi des investigations auprès d'anciens mervillois, ce qui m'a permis de récupérer des documents visuels. L'association d'histoire locale mis des documents à ma disposition, dont des articles de journaux anciens qui relataient la visite de cinémas forains. J'allai avec Francis, aux archives de l'Indicateur des Flandres pour y consulter un siècle d'informations locales. Non sans difficultés, j'obtins des informations et des photos de l'une des petites filles d'Arthur Leleu, l'ancien exploitant du Modern. J'allai également photographier ce qui restait de cet ancien cinéma qui était en friche. Je rencontrai Maurice Dépretz et son épouse Irène qui y avaient travaillé. Le livre sortit le samedi 2 octobre 1999, en 600 exemplaires. La présentation se fit dans le hall du cinéma. Ce fut une affaire rentable pour le Club Cinéma. Il nous en reste actuellement qu'une vingtaine en stock.

 

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21 juillet 2017 5 21 /07 /juillet /2017 10:07

La police a pour consigne de ne pas intervenir lorsque des babaches nuisibles pratiquent des rodéos dans les villes sur des véhicules à deux roues, sans casque. Les plaintes pour dégradations sont classées sans suite. L'automobiliste sérieux qui se permet un écart de 10 km sur la vitesse limite est sanctionné impitoyablement.

 

Nous avons là, des signes caractéristiques d'une société en décadence.

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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 00:02

Mon dernier livre sorti en avril chez l'Harmattan.

                           Pour enfants à partir de 8 ans.

 

Table des matières

1. La rencontre, 7

2. L'apprentissage de Rodolphe, 23

3. Le coup de la peau de banane, 31

4. Vacances à la neige, 37

5. Les hommes à tête de mouche, 47

6. La disparition de Caramel, 53

7. Le livre magique, 59

8. La révolte de Joachim, 69

9. Les casquettes rouges, 79

10. L'enlèvement, 85

11. Stanislas, 95

12. Le guet-apens de Gros Bill, 103

13. Le cercle magique, 107

14. La fin d'une nuit blanche, 115

Epilogue, 119

 

EXTRAIT N°1

 

Après quelques instants d’hésitation le garçon se tourna vers Pauline et lui dit : «Je crois que j’ai fait une grosse bêtise hier.» La fillette ne répondit pas. Elle écoutait. Rodolphe lui raconta l’épisode de la veille.

 

«Vous les garçons, vous vous comportez vraiment comme des imbéciles.»

 

Rodolphe n’était pas fier de ce qu’il avait fait et resta silencieux. Pauline reprit : «Tu ne peux pas laisser cette vieille femme comme ça. Elle est peut-être blessée et a besoin de secours.

– Mais… c’est une sorcière !

– C’est d’abord une personne, et si elle a besoin d’aide il faut l’aider.

  • Et si elle me jette un sort ?

 

EXTRAIT N°2

 

Les deux amis coururent sans s’arrêter jusqu’à ce qu’ils soient arrivés chez Camille.

« Eh bien, qu’est-ce qui vous arrive demanda la vieille femme ? Vous êtes tout essoufflés. »

Rodolphe lui raconta l’épisode du matin. Au fur et à mesure qu’il parlait, le visage de Camille se tendait. A la fin du récit la vieille femme exprimait clairement de l’inquiétude.

« Ça y est, ils vous ont retrouvés, dit-elle. Mes enfants vous courez de graves dangers. Ces hommes aux casquettes rouges, ce sont ceux que vous avez rencontrés dans la grotte avec des masques qui représentaient des têtes de mouche. Ils sont venus pour se venger.

- Qu’est-ce que nous pouvons faire ? demanda Pauline.

 

 

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14 avril 2017 5 14 /04 /avril /2017 16:06

Ci-dessous un bon de souscription pour mon dernier livre "Rodolphe et la sorcière".

Rodolphe et la sorcière
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19 février 2017 7 19 /02 /février /2017 16:42

Celui qui filme aujourd'hui avec son portable, son appareil photos ou un caméscope, ne connait pas son bonheur. Les premiers cinéastes devaient se soumettre à des contraintes que les amateurs de films n'imaginent pas. Ils devaient transporter et manipuler des matériels encombrants. Ils devaient d'abord prendre la précaution de mettre la bobine dans le magasin débiteur à l'abri de la lumière pour éviter d'impressionner la pellicule avant de filmer. L'opérateur tirait ensuite une cinquantaine de centimètres de film pour le placer dans le dispositif de déroulement, galets d'entrainement, couloir de perforations, tout en prenant soin de pratiquer une boucle en amont et en aval du cadre pour éviter que le passage en saccades, image par image du film, ne tire trop sur la pellicule et ne provoque des cassures. Ces cinquante centimètres étaient évidemment gâchés. L'extrémité du film était placée dans le magasin récepteur. La porte de celui-ci ne devait être ouverte en aucun cas avant le passage au laboratoire.

 

L'appareil était fixé solidement sur un support afin d'éviter des vibrations. L'opérateur faisait la mise au point à l'aide d'un verre dépoli qui remplaçait le film, ou sur une partie de la pellicule qui était alors exposée à la lumière et perdue. Cette mise au point n'était valable que lorsque le sujet ne se déplaçait pas. Dans le cas contraire, c'était plus compliqué.

Appareil de prises de vues Pathé. En haut, les magasins. A gauche, le viseur. A droite, la manivelle de déroulement. A la base, la plate-forme panoramique.

Quand il était prêt, l'opérateur tournait la manivelle. Il s'agissait d'une opération qui demandait beaucoup plus de dextérité qu'il n'en paraît. Il fallait tenir le rythme de deux tours à la seconde de manière constante, si on voulait éviter d'avoir des sujets qui ralentissaient ou accéléraient de manière impromptue. Il fallait absolument éviter les gestes saccadés et les changements de rythme. Comme si cela n'était pas assez compliqué, l'opérateur devait aussi assurer les mouvements de caméras, panoramiques et autres, en fonction de la scène filmée. Pour cela, il devait tourner une autre manivelle à un rythme différent. Essayez de vous taper sur la tête d'une main et de tourner l'autre sur votre poitrine. Vous constaterez que cet exercice qui paraît relativement simple, demande une forte concentration. Il arrivait parfois qu'il fallait tourner plusieurs manivelles pour les mouvements de caméra, par exemple, lorsqu'il fallait suivre un avion dans le ciel. L'opérateur était alors aidé par un assistant.

 

Ce travail demandait beaucoup de patience, d'habileté et de dextérité.

 

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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 18:04

 

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12 septembre 2016 1 12 /09 /septembre /2016 17:41
LE CINEMA ET MOI CH 13 : Le Flandria
LE CINEMA ET MOI CH 13 : Le Flandria
LE CINEMA ET MOI CH 13 : Le Flandria
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