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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 15:52

            Les médias se consacrent beaucoup actuellement aux prêtres pédophiles. Dans le cadre de son festival « Le prêtre fait son cinéma », l’évêché de Lille a courageusement accepté la programmation de DOUTE au cinéma de Bailleul.

 

            Une quarantaine de personne seulement, ont assisté à la projection suivie d’un débat particulièrement « bien cadré ». Ceci montre l’écart considérable qu’il y a entre l’intérêt porté à un sujet par les médias d’une part et la population d’autre part. Celle-ci se fout complètement de la pédophilie en général et de celle des prêtres en particulier ; du moins tant qu’elle n’est pas concernée directement.

 

            Il y a eu cependant, un moment très instructif à la fin du débat. L’animatrice, Madame Durand, rédactrice en chef de « la Croix du Nord », a proposé un vote. Elle a demandé aux spectateurs qui croyaient à l’innocence du prêtre dans le film, de lever la main. Ensuite, ce fut le tour de ceux qui le pensaient coupable. Une grande majorité des participants qui, précisons le étaient des catholiques pratiquants, ont choisi de croire le prêtre innocent. 

 

          Le-pretre-fait-son-cinema-Projet-Affiche-2.jpg Pourtant, le film montre très bien les mécanismes mis en place par les pédophiles pour tromper leur entourage. La projection débute par un sermon du père Brendan Flyn qui traite du doute. Ce doute qui fait partie de la foi et qui implique la solidarité des bons croyants. Par ce discours très habile, il prépare son auto-défense dans l’éventualité où quelqu’un dénoncerait sa perversité. C’est que le prédateur a une victime en vue. Il s’agit d’un enfant noir, fragile, isolé, qui fait partie des enfants de chœur. Le prêtre a probablement appris par la confession que ce garçon a testé sa sexualité avec un autre gamin. Même si on ne peut pas parler d’homosexualité à l’âge de douze ans, c’est ainsi que son père l’a perçu et que le gosse s’est pris une raclée carabinée.

 

            Je me souviens d’une situation similaire dans laquelle j’ai été impliqué. Le directeur de la maison d’enfants où je travaillais faisait souvent allusion au film « les risques du métier » et à « ces enfants vicieux » qui calomniaient des adultes vénérables. Lui aussi recevait les confidences des enfants et obtenait des informations dans les dossiers pour repérer ceux qui seraient susceptibles d’être des proies.

 

            Ce premier sermon du père Flyn se révèle d’une effroyable efficacité, tant du point de vue des protagonistes de l’intrigue, que d’une certaine presse qui a présenté le film et aussi au niveau des spectateurs à notre soirée débat.

 

            Comme eux, les bons pratiquants n’ont pas voulu voir un prédateur dans le directeur de la maison d’enfants qui était des leurs, qui enseignait le catéchisme à l’école privée et qui faisait la lecture à la messe, le dimanche. Une partie d’entre ont été solidaires et l’on défendu jusqu’à sa condamnation. D’autre ont été beaucoup plus virulents et haineux vis-à-vis des personnes qui avaient témoigné en faveur des enfants.

 

            D’autres scènes dans le film montrent l’habileté du pédophile et ses capacités de manipulations. L’enfant se fait bousculer dans le couloir. Ses affaires sont éparses sur le sol. Un de ses camarades maltraitants écrase de son pied, le jouet que le prêtre lui avait offert. Dès le début de cette scène, le père Flyn s’éclipse et laisse faire. Après le départ des chahuteurs, l’enfant reste au milieu du couloir et pleure face à l’indifférence de tous. Le prêtre réapparait et prend ostensiblement l’enfant dans ses bras à la vue de tous, comme pour dire regardez, je n’ai rien à me reprocher, ce que je fais, je le fais devant tout le monde. Le lecteur perspicace percevra la finesse de la ruse dont fait preuve le personnage dans cette scène. Il continue ainsi à tromper le public et l’enfant.

 

           Les-pretres-a-l-ecran-1.jpg A un autre moment, il fait un nouveau sermon sur la calomnie et le commérage. Il s’adresse indirectement à la sœur qui a osé l’affronter et qui exige sa démission et aussi à ceux qui pourraient croire en sa culpabilité si la nouvelle venait à être colportée. Contraint malgré tout à démissionner, il fait ses adieux à ses paroissiens qui ne comprennent pas pourquoi on les prive si vite d’un « si bon prêtre ».

 

            Ainsi, les pratiquants défendent ce prêtre au nom du doute, argumentant qu’il n’y a pas de preuve. Leur attitude se comprend. Pour un chrétien, le prêtre est sacré. Il est investit par Dieu ; et Dieu ne peut pas se tromper en choisissant des brebis galeuses.

 

            Mais DOUTE peut s’interpréter autrement. A la fin du film, nous apprenons que le père Flyn est nommé directeur d’un collège. La religieuse est effondrée et elle doute terriblement d’avoir fait le bon choix. Si le père Flyn était resté, elle pouvait l’avoir à l’œil. Elle a le sentiment maintenant, qu’elle a contribué à envoyer le loup dans la bergerie.

 

            DOUTE dénonce également les stratégies que les pédophiles utilisent pour se disculper de leurs prédations. Par des arguments fallacieux ; « les risques du métier » hier ; « l’affaire d’Outreau » aujourd’hui ; comme des magiciens, habiles qu’ils sont, ils détournent l’attention du public pour continuer à jouer leurs « mauvais tours ».

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 14:51

Une famille de quinze personnes, six adultes et neuf enfants, est allée au cinéma UGC à Paris pour voir « La princesse et la grenouille ». Une fois les billets vendus, laugc-prison.jpg caissière leur demande l’âge du plus petit des enfants. Il a deux ans et huit mois lui répond-on. Dans ce cas il ne peut pas entrer dis la caissière. Un dialogue de sourd s’ensuit, et rien n’y fait. La caissière reste imperturbable. Munis de leurs billets, les spectateurs décident de passer outre. Ils entrent dans la salle. Les enfants se réjouissent déjà du beau film qu’ils vont voir. Alors que la projection allait débuter, des policiers entrent dans la salle et embarquent toute la famille devant une salle pleine de spectateurs médusés. Certains se demandent si ce n’est pas une opération publicitaire pour « La rafle ». Malheureusement non, c’est bien du réel. Maintenant quand vous allez au cinéma UGC, vous passez par la case prison.

 

Cerise sur le gâteau, la direction d’UGC refuse de rembourser les cent cinquante € qui représentent le prix des billets. Voilà une belle sortie cinéma bien gâchée pour cette famille. Peut-être que la prochaine fois, ils auront l’intelligence d’aller dans un cinéma de proximité où l’accueil est plus convivial, les spectateurs sont respectés et les places de cinéma représentent la moitié du prix qu’ils ont payé.

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 13:52

 

FESPACO_Mise-en-page-11-copier.jpg

FESPACO-10.jpgLe Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou a acquis une renommée internationale. Ses fondateurs n’en espéraient pas tant : ils FESPACO-08-copie-1.jpgvoulaient initialement juste faire connaître le cinéma africain aux Africains. Retour sur la naissance et l’évolution de cette manifestation biennale avec Alimata Salambéré, l’une des fondatrices du Fespaco.

 

Qui l’eût cru ? Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) jouit aujourd’hui d’une renommée internationale auprès des amoureux du grand écran. Et pas seulement... De quoi rendre fiers ses pères, qui, au départ, n’avaient pour seule ambition de permettre aux Africains de voir les productions cinématographiques du continent.FESPACO-07.jpg Alimata Salambéré est l’une des fondatrices du Fespaco. Celle qui fut par ailleurs ministre de la Culture de 1987 à 1991, nous raconte l’évolution de cette FESPACO-09.jpggrande institution du cinéma africain, depuis sa naissance en 1972.

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 18:22

Il arrive souvent pendant une projection dans mon cinéma préféré que des spectateurs, souvent des jeunes mais pas toujours, utilisent leurs portables pour lire ou envoyer des SMS. Certains même, s’en servent pour téléphoner sans se préoccuper de la gêne qu’ils génèrent pour les autres. Ils semblent confondre la vision d’un film dans un cinéma sur grand écran, et une diffusion entrecoupées de publicités à la télé dans leur salon. D’autres conversent et émettent à la cantonade des réflexions d’une bêtise qui n’égale que leurs comportements. Ce qui me sidère encore plus, c’est que personne ne réagit. Les responsables de la salle brillent par leur absence et aucun spectateur ne semble gêné. On pourrait penser qu’à la sortie ils iraient au moins voir la caissière pour être remboursés. Même pas. Sans doute, iront-ils payer plus cher dans un multiplexe où la surveillance est active et où ils pourront regarder un film en toute tranquillité. C’est dommage !

 Chacun porte sa responsabilité. Les parents de ces braillards, en premier lieu qui ne savent plus faire l’éducation de leurs enfants et qui risquent de vous agresser si vous avez le malheur d’interpeller leurs chérubins. Les responsables du cinéma évidemment, qui n’interviennent pas. Je proposais qu’ils mettent des affiches à l’entrée pour rappeler quelques règles de savoir vivre. Il m’a été répondu que ça ne servait à rien, que les jeunes les enlevaient. Et en dernier lieu, les spectateurs par leur non interventionnisme se montrent également complice de cet état de fait. N’est-ce pas Platon qui disait : Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie. (Platon, La République).

Alors, merci à ceux qui liront ces lignes de bien distinguer une salle de spectacle d’un salon privé.

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 12:13

Pour accélérer les décisions relatives aux mesures contre le téléchargement illégal, la Fédération Nationale des Cinémas Français a accepté de réduire sa priorité sur les autres supports. L'exclusivité des salles de cinéma passera de six à quatre mois, agravant ainsi, la situation des petits exploitants. Ceux-ci souffrent déjà considérablement de la crise actuelle. Si les médias annoncent que les entrées sont en augmentation cette année, ce sont les multiplexes qui en profitent, alors que les petits cinémas souffrent d'une baisse allant parfois jusqu'à moins 30 %.

La FNCF réclame une baisse du pourcentage de location des films, déclenchant ainsi des réactions de la part des professionnels et éludant de la sorte la véritable problématique à laquelle sont confrontés les petits exploitants. C'est pourquoi, j'ai envoyé le texte ci-dessous aux médias et aux différentes instances décisionnaires.


           
La FNCF a accepté de reconsidérer la chronologie des médias sans être assurée d’obtenir une contrepartie équitable. Elle a signé un chèque en blanc. Pour tenter de se rattraper, ses dirigeants ont trouvé l’idée de réclamer une diminution du pourcentage de location. Si nous pouvons comprendre la demande d’une réduction sur la part des producteurs qui s’y retrouvent grâce à la multiplication des supports et des possibilités de diffusion de leurs films, il me parait absurde de pénaliser les distributeurs qui sont confrontés à la même problématique que les exploitants. Cette baisse du pourcentage ne peut se faire malgré eux et je ne conçois pas l’éventualité de leur imposer. Persister dans cette revendication ne peut que nuire aux cinémas qui ont réellement besoin d’être soutenus.

 

            Je m’insurge contre les propos sans discernement des producteurs à qui je pourrais retourner le terme de « fallacieux » quand ils comparent les exploitants aux commerçants. Quel est le commerçant qui a des investissements comparables à un cinéma ? Ils prétendent également que nous faisons payer à des niveaux de plus en plus élevés, les bandes annonces et plus généralement les instruments de promotion[1]. C’est le cas de quelques privilégiés peut-être. Je tiens à leur signaler que nous, petits exploitants, sommes obligés de réclamer plusieurs fois les bandes annonces pour les projeter gratuitement ; que nous recevons très rarement du matériel promotionnel qui est envoyé à profusion dans les multiplexes, souvent sans même être déballé. Les producteurs veulent bien soutenir des mesures qui ne les appauvrissent pas, pour la petite exploitation. Quelle générosité ! Il suffirait pourtant d’un simple petit geste : Que le pourcentage soit réduit pour les cinémas à qui l’on donne le film après la quatrième semaine comme ils le font déjà pour les gros exploitants qui ont les copies en continuation après les avoir eues en sortie nationale.

 

            Par contre, j’approuve la position des réalisateurs qui, dans le Film Français du 20 novembre, font la distinction entre la grande exploitation qui s’en sort bien et la petite qui est dans une situation dramatique.

 

            Il est vrai que la petite exploitation est hétéroclite. Je distingue quatre catégories : Les salles municipales, les associations bénéficiant de subventions qui dépassent allègrement les 100 000 € et qui acceptent sans rechigner de payer des minimums garantis abusifs, les petites associations très peu subventionnées (14 000 € pour Bailleul) qui procurent du cinéma là ou aucun professionnel ne veut s’implanter, et les indépendants qui doivent supporter des charges d’investissements très lourdes. Les deux premières catégories ont des budgets confortables mais elles peuvent disparaître sur une simple décision des élus comme ce fut le cas à Hénin Beaumont il y a quelques mois. Les deux autres sont actuellement dans une situation critique et il y a urgence de développer des actions pour leur permettre de continuer à assurer un cinéma de proximité. Ces cinémas ont de véritables difficultés pour accéder aux films et cela leur cause de gros préjudices. L’exemple du « Petit Nicolas » est sur ce point très révélateur. Nous n’avons pas pu avoir la copie avant la 6ème semaine. Il restait un jour de vacances, le mercredi. L’exploitant qui avait le film avant nous, n’a pas voulu faire l’effort de démonter sa copie après la dernière projection du mardi. Au lieu de l’envoyer dans la nuit au dépôt par le transporteur, elle a été expédiée le lendemain. Nous ne l’avons reçue que le jeudi à midi, nous obligeant à annuler deux séances le mercredi après-midi pour lesquels nous avions déjà quatre-vingt pré ventes et une séance scolaire le jeudi matin. Après avoir comparé nos résultats avec d’autres cinémas, nous estimons avoir perdu plus de 50 % du potentiel du film, sans compter les clients irrités par les séances annulées. Malgré cela, le distributeur a refusé de nous accorder la moindre remise.

 

            Pour soutenir les petits exploitants en difficulté, c’est simple. Je propose de :

  1. réglementer la pratique des minimums garantis en les interdisant ou les plafonnant. (La FNCF ne s’est jamais vraiment préoccupée de ce problème).
  2. faciliter l’accès aux films. (Ce qui était autrefois la mission de l’ADRC).
  3. réduire les pourcentages pour les locations faites à partir de la quatrième semaine. Il n’y a rien de ruineux pour les producteurs et les distributeurs dans cette proposition, dans la mesure où cela se fait déjà pour les gros exploitants et que les salles concernées ne font pas payer le passage des bandes annonces.

 

Et que l’on cesse les amalgames entre la grande et la petite exploitation.



[1] Le Film Français du 13 novembre 2009, p.8.

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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 13:57
Georges Meliès...
Et le cinéma devient un art !


Georges Méliès était un passionné de magie. Dès son apparition, le cinéma le fascinait. Très rapidement il monte sa maison de production : La star film.
Un jour, filmant devant l'opéra sa caméra se bloque. Cet incident donne pour effet à la projection qu'un autobus est instantanément remplacé par un corbillard. C'est le début.

Méliès tournera près de sept cent films entre 1896 et 1912. Pour éviter d'être plagié il fera apparaître dans le décor, le sigle de sa maison de production dans la plupart de ses films.

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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 15:29

Vous pouvez le penser évidemment si comme moi, vous vous promenez à la porte Maillot à Paris et que vous passez devant le multiplexe UGC qui affiche 10,90 € la place.

A ce prix là, si vous sortez en couple, vous pouvez vous payer un très bon livre de qualité. Au hasard par exemple "Les tournages de films dans le Nord - Pas-de-Calais" par Daniel Granval.

Mais Bon Dieu, pourquoi les gens se déplacent à trente kilomètres alors qu'ils ont un cinéma de proximité qui, comme son nom l'indique se trouve à côté de chez eux ?

Dans le premier cas, pour un couple la sortie reviendra à 26,80 € avec l'essence, sans compter l'usure de la voiture et le risque d'être flashé au radar.

Dans le second cas, à 6,20 € la place, la sortie revient à 12,40 € et sans perdre de temps pour le trajet.

Les conditions de projection et de confort dans les cinémas de proximité sont les mêmes alors que l'accueil est plus convivial.

Oui mais les gros exploitants offrent la carte illimitée, me direz-vous. Et alors ! Calculez bien. Les cinémas de proximité offrent des formules d'abonnement qui abaissent le prix de la place autour de 4 € et qui, de surcroit donnent plus de flexibilité.

Pas d'engagements à long terme, pas d'obligation de voir un minimum de films pour rentabiliser sa carte ; possibilité de partager ses places avec des membres de la famille ou les amis. Pas ou peu de limites dans le temps.

J'invite chacun à comparer le coût des cartes illimitées avec une formule d'abonnement dans un cinéma de proximité. APPRECIEZ LA DIFFERENCE !

En fait, nos cinémas de proximité nous offrent des prix plus bas pour un plaisir égal.
Alors , consommons le cinéma intelligemment et nous constaterons qu'il n'est pas cher.

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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 11:15
 Je vous propose une nouvelle série d'articles consacrés aux timbres et au cinéma. La logique veux que je commence par les inventeurs du cinéma. Les prochains seront consacrés à Georges Méliès et Charlie Chaplin.

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13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 23:02

Message du Club Cinéma à l'occasion de la sortie du film " L'emmerdeur "


 . Il y a le distrait qui n'a pas coupé la sonnerie de son portable.
 . Il y a l'accro au téléphone portable qui n'est pas capable de tenir deux heures sans consulter ses messages.
 . Il y a le morfal qui n'arrête pas de mâcher des pop-corn pendant toute la séance.
 . Il y a le babache qui fait profiter tout le monde de ses réflexions idiotes.
 . Il y a la mémé sourdingue qui exprime ses commentaires à voix haute.
 . Il y a l'abruti qui n'arrête pas de donner des coups dans le fauteuil devant lui.
 . Il y a les pisseuses qui vont aux toilettes tous les quart d'heure.
 . Il y a le cradingue qui enlève ses chaussures et pose ses chaussettes puantes sur le dossier du siège devant.

 

A tous ces emmerdeurs, merci de faire un effort pour respecter les spectateurs qui viennent voir un film.
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19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 13:18

SAINT-OMER

             De nombreuses salles ont existé dans la capitale audomaroise. Il y a eu le Familia, rue Gambetta, le Rex, rue d’Arras, le Gaumont, boulevard de Strasbourg exploité par MM. Pennequin et Depelchin, « le cinéma des familles » tenu par M Queste et l’Eden qui fonctionnait avec un appareil à deux dérouleurs et une seule lanterne. Cela permettait d’utiliser un seul transformateur et d’économiser les consommations d’électricité. Le « Rex » est la salle la plus connue des audomarois, la dernière à avoir fermé ses portes. Le Rex ne s’est pas toujours dénommé ainsi puisqu’on le retrouve parfois sous la dénomination de Modern en 1955 notamment ou de « Pax ».

             Voyons comment un ancien propriétaire du Rex, antérieur à M. Coppey a vécu ces temps glorieux du cinéma. Il s’agit de Mr Edouard Coyecques, qui vit toujours au-dessus de son ancienne salle, auparavant dirigée par son père…

 

             Pour agrandir l’ébénisterie, située au 6 de la rue des clouteries, trop à l’étroit et gênante pour les voisins, mon père acheta un immeuble, rue d’Arras. Il n’était pas intéressé par le cinéma. Il l’a loué à M. Lefebvre, électricien rue des clouteries qui n’y ait pas resté en raison de problèmes de santé. Quelques mois plus tard, mon père a été sollicité par M. Colin, conseiller municipal, qui lui a demandé de rouvrir pour le quartier le cinéma qui s’appelait alors le Cinéma des Familles. Mon père a repris cette salle sous l’enseigne « Cinéma Moderne » en 1928. Il en a été le directeur jusqu’en 1943, date à laquelle il a été tué par un bombardement aérien le 13 mai 1943. La salle et l’habitation ont alors été détruites. Etant réformé, je suis rentré du service militaire et j’ai pu aider ma mère, sinistrée et dans la misère, à rouvrir la salle. Par contre, elle a abandonné l’ébénisterie. Avec ma sœur et mon beau-frère, nous avons remis en activité le cinéma quelques mois après sa fermeture. Il était endommagé, mais jugé acceptable et les autorités nous ont permis et autorisé de faire les travaux pour rouvrir. Ma sœur, mon beau-frère, ma femme et moi, avons repris le cinéma pour le compte de ma mère qui continuait à tenir la caisse. Cela a duré quelques temps, les gens étaient heureux de venir quand même au cinéma. En 1944, la salle a été fermée par la commission de sécurité qui l’a trouvé en état précaire. Puis les allemands ont fermé les trois cinémas de Saint-Omer.

 

Après la libération, ma mère a entrepris les formalités pour pouvoir à nouveau rouvrir. La salle a été reconstruite très tard, en 1952. Ma mère se faisait du chagrin sur cette reconstruction qui tardait. Elle est morte et n’a pas vu la réouverture. Ma femme, ma sœur, et mon beau-frère m'ont accompagné dans ce projet. Le film « Chien perdu sans collier », choisi par ma sœur a inauguré la reprise. Nous avons continué d’exploiter jusqu’en 1974, date à laquelle nous l’avons cédé à Bernard Coppey. Les concurrents étaient le cinéma Familia, salle paroissiale mais qui fonctionnait comme une salle professionnelle et qui a fermé peu avant nous. Le directeur, l’abbé Véring, si je me souviens bien n’était pas le plus mauvais des curés. Il était tenu par son évêché de placer à la porte de l’église la côte morale. Il l’appliquait et n’en rajoutait pas. A ses paroissiens, il ne disait pas de mal de nous. C’était un concurrent loyal. En 1968, il y a eu une crise générale du cinéma. Un autre concurrent, à l’autre bout de la ville et qui avait 1.000 places (nous, on en avait entre 400 et 500) a du fermer ses portes parce qu’il avait du mal à obtenir des films. Il était coincé par les loueurs qui voulaient que nous passions tous les films. Pour avoir des « locomotives », il a dût prendre beaucoup de films.

             Monsieur Coyecques vendit son affaire à trois associés, Messieurs Jacques Metton, Jean Guyart et Bernard Coppey. Ils en ont fait un mini complexe de deux salles. Quand les deux premiers se sont retirés, Bernard Coppey a repris et rebaptisé la salle « Rex ». Cette salle ouverte en 1916 ne connaîtra pas le nouveau siècle. Elle sera fermée à l’ouverture du nouveau complexe « O Ciné » après plus de quatre-vingt ans de bons et loyaux services.

            Un Ciné-Club regroupant près de 400 adhérents fonctionna de nombreuses années à Saint-Omer. Il collaborait avec l’exploitant local. L’un des meilleurs moments de cette activité a été la venue de Jacques Tati pour la présentation de « Mon oncle ».

 


Salle de projection de l'école bd de Strabourg 
 

            Il faut rendre hommage ici au courage de Bernard Coppey qui a eut l’audace d’investir considérablement en créant « O Ciné ». C’était selon lui, le meilleur moyen de tenir face à l’arrivée des multiplexes. « O Ciné » est digne des meilleurs avec ses fauteuils larges, les doubles accoudoirs, les allées spacieuses, les grands écrans et un matériel de cabine ultramoderne.

             Le cinéma continue à Saint-Omer avec l’un des meilleurs équipements de la région.

Source : Entretien avec M. Coyecques, 28 février 2001.

 

 

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