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7 mars 2015 6 07 /03 /mars /2015 11:23
HONTEUX : Un journal local des Flandres mets une femme à l'index.

En titre : « La conductrice était alcoolisée, elle avait 0,40 g d'alcool », argument développé dans l'article. Comment peut-on publier de telles ignominies ? N'oublions pas qu'il y a peu, avant que les pouvoirs publics ne cèdent aux désirs d'une folle qui veut faire rouler les voitures à 30 à l'heure sur l'autoroute, le taux autorisé était de 0,50. 0,40 c'est trois verres de vin, lors d'un repas au restaurant ou chez des amis.

Si cette femme n'avait eu que 0,20 ou même 0, ça n'aurait rien changé. Un homme, caché par un véhicule en stationnement surgit sur la chaussée, pendant que je surveille mon compteur pour vérifier que je ne dépasse pas la limite autorisée. Je n'ai pas le temps de freiner, boum... J'ai 0,20 g dans le sang, c'est un accident. A 0,21, il s'est brutalement passé quelque chose dans mon cerveau. Mes neurones dansent la Lambada, et hop, c'est un homicide. Je suis un affreux alcoolique et la presse, pour une fois, s'intéresse à ma modeste personne pour me démolir encore plus, après cet accident qui m'anéantit moralement. C'est la mise au pilori, mode XXIème siècle.

Belle image que voilà de notre société de cons qui marchent sur la tête ! Malheureusement on ne peut rien y faire, il n'existe pas de « conotest ». Ah si on pouvait mesurer la connerie et l'interdire au delà de certains taux !

Certains disent que des études ont prouvé qu'à partir de 0,26 g d'alcool le conducteur perd ses possibilité de réagir, mais comme toutes les études se contredisent, qui peut prétendre quelle est la bonne ? Et si moi je fais référence à une étude qui dit, qu'à partir d'un niveau 20 au « conomètre », un individu devient dangereux pour la société ? Qu'est-ce qu'on va faire de tous ces cons ?

  • Eh bien, il n'y a qu'à leur mettre des amendes.

Voilà un bon moyen de réduire le déficit de l'état. Dans six mois nous serons excédentaires et la plupart des technocrates seront devenus SDF.

Malheureusement, pour le moment, il faudra encore subir de telles âneries. Je citerai donc en conclusion cette réplique de Michel Audiard, interprétée par Louis Jouvet dans « Une histoire d'amour » :

« La stupidité congénitale n'est pas prévue dans le code. Aucune loi n'interdit aux imbéciles d'avoir des enfants. Alors, vous êtes tranquilles ».

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 15:14
MERVILLE, sabordage programmé de l'Office de Tourisme
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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 22:58

Transports, courriers, santé, social, depuis une quinzaine d'années les services publics se dégradent à une vitesse accélérée. Laurence a attiré mon attention sur la situation d'une personne âgée qui a fait la douloureuse expérience d'un séjour en foyer logement. A titre exceptionnel, je lui ouvre les portes de mon blog pour qu'elle puisse s'exprimer.

EXPRESSIONS LIBRES

 

OU

 

UN TEMOIGNAGE QUI FAIT REFLECHIR…

 

Les conditions de vie en foyer logement

vues par une résidente 

qui a décidé de retourner vivre dans sa maison

  • Dans une société qui prône des valeurs d’égalité, de fraternité et d’humanisme…
  • Dans une société qui régente des règlements et des procédures de plus en plus strictes…

… je me sens dans l’obligation morale d’écrire le récit d’une personne âgée que je connais et qui est, à ce jour en janvier 2015, âgée de 89 ans.

Cette dame, veuve, prénommée Alice* a souhaité en 2013 quitter volontairement son domicile, une jolie maison dans un quartier résidentiel dans lequel elle a vécu de belles années avec son mari, depuis décédé ; et ses enfants devenus adultes et autonomes.

Elle a donc déménagé dans une Maison (ou plutôt un établissement nommé officiellement foyer logement)) pour personnes âgées dans la même commune. Elle connaissait les lieux et le personnel puisqu’elle y allait chaque semaine pour chanter au sein de la chorale avec des résidents et résidentes devenus des amis…

Se voyant vieillir, malgré une relative bonne santé, elle s’est imaginé que ce serait mieux pour elle, pour ses enfants qui seraient sans doute rassurés de la savoir entourée d’amis et… d’un personnel compétent.

Elle y voyait aussi le moyen d’être accueillie, hébergée, soutenue, entourée et de bénéficier d’animations distrayantes et ludiques.

Or, ce projet de vie s’est vite métamorphosé (dans un délai de 6 mois) vers le sentiment d’une vie pleine de désespoir, un sentiment de ne pas vivre en tant qu’individu libre mais en tant qu’une personne incluse dans un système collectif et prisonnière de celui-ci. Cela lui a semblé évident dès son arrivée. Le manque de discernement et de communication entre les agents a parfois des conséquences insoupçonnables sur les personnes âgées hébergées au sein du foyer logement. Des décisions prises dans l’intérêt collectif effacent l’adaptabilité éventuelle de ces mêmes décisions en fonction de l’autonomie de chaque personne.

Je vous propose donc de lire le texte écrit par cette personne et qui s’intitule :

 

POURQUOI j’ai quitté

 la Résidence pour personnes âgées

après un séjour de 6 mois ?

 

Voici son texte écrit fin 2013 :

« En préambule, je souhaite dire que je connaissais bien la résidence. En effet, j’y ai fréquenté la chorale et aussi participer à certaines activités durant 15 ans. J’y ai de nombreuses connaissances.

Proposition non tenue

Quelques mois après avoir formulé ma demande d’admission, j’ai reçu un appel téléphonique m’annonçant qu’un studio, situé au 5e étage se libérait et qu’il pourrait m’être attribué. Il me convenait parce qu’il était équipé d’un balcon extérieur avec une vue sur le fleuve attenant à la Réisdence..

J’ai attendu des nouvelles et j’ai appelé plusieurs fois pour avoir une confirmation sur cet emménagement. Lors du dernier appel, l’équipe d’encadrement était en réunion. Par la suite, j’ai eu la fâcheuse surprise de m’entendre dire : « Avec nos regrets, le studio vient d’être alloué à une autre personne». Quelle déception !

Quand un autre studio m’a été proposé (au 2e étage et sans balcon), j’ai néanmoins accepté, les démarches pour mon déménagement étant en cours.

 

 

Conditions matérielles d’accueil

Ce studio, ayant été occupé par une personne à mobilité réduite  nécessitant l’utilisation d’un fauteuil roulant, je l’ai trouvé dans un triste état. Tout était à refaire !

Dans le plafond, le lustre enlevé laissait apparaître un trou, le revêtement de sol  et la tapisserie étaient abîmés. Les toilettes ont dû être nettoyées à l’acide et les tuyauteries ont dû être débouchées. L’état des lieux a d’ailleurs confirmé cet état de fait.

Je ne sais pas si la caution de Me Brigitte* (ancienne locataire) a été remise en totalité à sa fille, mais je n’en ai pas bénéficié matériellement !

De plus, durant tous les travaux de remise en état (d’une durée d’un mois pour un coût total de 4000 euros), le lit de cette dame est resté dans le studio. Après plusieurs demandes au service Accueil et, en dernier ressort 8 jours avant mon  installation, le lit a été retiré par Jean-Claude*, agent technique aidé de mon gendre.

Il manquait un store à la fenêtre située au-dessus de l’évier. J’ai fait, sans cesse, des rappels au service Accueil et durant 6 mois. J’ai même confirmé par lettre ma demande. J’ai quitté l’établissement et le store n’a jamais été mis ! J’ai subi le soleil le jour et la clarté la nuit. Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de réponse à ma demande ? J’ai ressenti une telle inertie ! Mes « connaissances » m’avaient prévenue que je n’aurai aucune réponse à mon souci, aucune suite à ma demande. Elles même attendaient toujours…

 

 

Et l’intimité ?

Concernant la sonnerie de la porte d’entrée du studio, nous avions été prévenus qu’un ouvrier passerait pour remettre des piles dans un boitier. On sonne à ma porte… Je n’ai pas eu le temps d’ouvrir la porte que Jean-Claude* (agent d’entretien) et l’ouvrier étaient entrés dans mon studio. Ce fait me paraît extrêmement gênant car j’étais en sous-vêtements.je leur ai demandé de se retirer immédiatement pour que je puisse être « présentable » et j’ai informé le service Accueil de cet incident. Ma fille a relaté ce fait, par messagerie, à Melle Laurence*, Directrice adjointe à l’époque. C’était la parole de Jean-Claude* contre la mienne ! Aucune excuse de la part de Jean-Claude ! J’ai appris, par la suite, que d’autres résidents avaient subi ce même fait (l’une d’elle se trouvait sur les toilettes). Même si certaines sont allées au service Accueil pour le signaler, elles n’ont jamais eu d’excuses. Une résidente m’a dit qu’elle avait proposé qu’un signe distinctif soit mis aux sonnettes des studios  selon qu’il s’agit de locataires dépendants (service EPHAD) ou autonomes (foyer logement) surtout pour le personnel stagiaire qui change régulièrement et qui doit prendre connaissance des lieux. J’ai moi-même trouvé dans ma salle de bains des « protections », signe que quelqu’un était entré chez moi en mon absence. Cette personne n’a pas réalisé que le studio était occupé par une personne en foyer logement n’ayant pas besoin de ce type de prestation de service.

 

 

D’autres faits prouvent qu’on est bien en « maison » de retraite.

Le dimanche est un jour où nous pouvons nous attabler avec nos amis. Cette décision a été prise après un vote mais… aucune place ne peut être retenue. « J’y veillerai » a dit Me Christiane*. Pour parvenir à manger avec des personnes de notre choix, des résidentes, dont je faisais partie, prenaient place au restaurant à 11h45 au lieu de 12h !

Me Rose* s’exprime collectivement au micro : « J’ai vu des personnes emmener son reste de vin. Jusque maintenant, je n’ai rien dit mais, la prochaine fois, j’interviendrai ». A partir de ce fait, je ne vous décris pas l’ambiance ! Chacun se demandait quelle est la personne en question. Quel manque de pédagogie et de tact ! Il suffisait de s’entretenir avec la personne individuellement.

Une personne assise à la table que j’occupe, Me Béatrice,  avait une amie qui lui remettait une petite plaquette de beurre qu’elle n’utilisait pas. Une autre résidente l’a montrée du doigt et ce fait est remonté à Me Christiane* laquelle est venue dire à Me Béatrice* qu’elle ne pouvait plus accepter ce beurre ! Me Béatrice, pleurant, qu’elle aimerait quitter la Résidence mais que, malheureusement, elle ne pouvait plus car n’ayant plus de logement à l’extérieur! Me Béatrice* n’aurait pas dû donner suite à ce « racontar », c’est ouvrir la porte aux délations ! La personne qui a provoqué l’intervention de Me Christiane s’en est vantée auprès de moi.

 

 

 

 

Le règlement prime sur l'intérêt des usagers.
Le règlement prime sur l'intérêt des usagers.

Un autre fait me concerne directement cette fois !

Un dimanche, après un repas convivial, alors que je quittais la table en emportant mon fromage (non emballé), j’ai été apostrophée par Me Rose* qui est, pour moi, une personne respectable et éduquée :

  • « Me X(mon nom), j’ai vu que vous mettiez votre fromage dans votre sac ! ».
  • « Je ne m’en suis pas cachée, j’ai un petit appétit et je l’emporte » Ai-je répondu.
  • « Vous n’avez pas assisté à la réunion des repas sinon vous auriez appris que le règlement l’interdit ! »
  • A ma connaissance, je n’ai jamais lu cette interdiction et j’attendrai la lecture du rapport pour éventuellement m’y conformer »
  • « Quand on ne se soumet pas au règlement, on quitte la Résidence ! »

J’ai été offusquée de cette intervention et cela a été dit suffisamment haut pour être entendu par d’autres résidentes.

A la suite de cette algarade, je suis allée voir Me pour prendre connaissance du compte rendu de cette réunion. Elle n’avait pas eu le temps de le dactylographier et je devais « m’adresser au service Accueil pour en prendre connaissance en temps voulu ». J’en profite pour lui demander les jours et heures de permanence car elle travaille sur deux établissement (un quart de temps à la Résidence et trois quarts de temps dans un autre établissement). La réponse a été : « Mes permanences ne sont pas fixes, il faut voir l’accueil ».

Un changement de place à table au restaurant est impossible !

En entrant à la Résidence, une place à table vous est attribuée au restaurant. J’ai été placée devant un Monsieur, certes charmant, correct, mais qui, malheureusement ne peut tenir une conversation (il fait partie des personnes accueillies en EPHAD). Dès lors, durant une heure et demie, pendant le repas, je ne peux pas converser. Mes amies m’ont dit que je pouvais demander un changement de place. Je suis donc intervenue auprès de Me Dubois* et j’ai sollicité une place à une table qui comprend, certes, 8 couverts mais rarement occupés puisque tous les repas ne sont pas pris par l’ensemble des convives de cette table.

Dans un premier temps, Me Dubois* semblait d’accord pour ce changement. J’ai ensuite appris que ma demande avait été discutée en réunion et que Me Pierrette* s’y était opposée. Lors d’un entretien avec Me Pierrette*, elle semble surprise de ma réaction et me précise qu’elle n’avait pas mis formellement son véto mais qu’effectivement une table de 8 couverts pouvait poser problème si on ajoutait un autre couvert. J’ai donc fait la proposition suivante : « Quand le nombre de place possible n’est pas complet, pourrais-je m’y installer ? Et si elle est complètement occupée, je retourne à la place qui m’est actuellement attribuée ! » On m’a répondu que ce fait aurait pu faire jurisprudence… Me Pascale* a fait directement une petite enquête près des résidents de cette table tant convoitée par moi-même. Les personnes qui y sont installées sont toutes des connaissances et donc pour elles, pas de problème ! Les deux responsables devaient se revoir à ce sujet, mais aucune réponse ne m’a été apportée. J’ai éprouvé un mal-être, j’ai perdu l’appétit et j’ai maigri de 4 kilos…

Il fallait que je prenne une décision : celle de PARTIR !

Ma fille, sentant mon mal-être, s’est dérangée à la Résidence au mois d’août 2013, un matin vers 8 heures en espérant rencontrer la responsable de la restauration. Elle voulait évoquer avec elle ma demande de changement de place à table. Cette personne n’étant pas là, ma fille a laissé son numéro de téléphone. Me Dubois* l’a rappelée et lui a précisé qu’elle s’était rendue à Mon appartement pour me rencontrer mais que je n’étais pas chez moi ! Ma fille lui a demandé si elle avait laissé un petit mot sous la porte ? – Non – « vous avez tenté de la joindre par téléphone ? – Non, je n’ai pas ses coordonnées, je suis responsable dans plusieurs établissements. Ma fille lui a donné mes coordonnées téléphoniques et lui a demandé quand elle pensait me joindre…

Mon départ de la Résidence

J’ai envoyé une lettre en envoi recommandé avec accusé de réception. J’ai alors informé officiellement le responsable de la Résidence de mon départ fin septembre 2013. Rencontrant Gérardine,, je précise que je m’en vais.

Elle me répond : « Effectivement votre départ est prévu le 20 septembre ». Je suis stupéfaite ! Je n’ai pas indiqué de date précise. Je me renseigne donc près du service Accueil pour m’entendre dire que je quitte le logement le 20 septembre au soir et je ne fais plus partie des résidentes à partir de cette date.

Ma lettre étant arrivée le 20 août, le personnel de la Maison avait estimé que le 20 septembre, je partais. Or, je ne pouvais m’engager sur un départ à cette date car mes enfants étaient en vacances, qu’il fallait prévoir un déménagement anticipé, un démontage des meubles de cuisine (non repris)… Devant mon désarroi, je n’ai pas compris la proposition qui m’a été faite : à savoir que je pouvais bénéficier d’une chambre d’hôte ! Je n’ai toujours rien compris !

Le déménagement s’est donc fait en vitesse le 21 septembre et le studio a été libéré à 11h30. Pourquoi ? Y-a-t-il un règlement à respecter fermement sur cette question ? j’ai pourtant appris par mes amies que ce studio n’a pas été occupé tout de suite…

Ce studio a été entièrement refait (parquet, tapisseries, peintures, petit coin cuisine aménagé…). Il a été visité par le neveu de Me Marianne, femme de l’ancien maire de la commune, qui n’a fait aucun geste financier pour la restauration du logement.

Un foyer logement déconcertant

La question de la caution

Une caution a été versée soit 1 074 € le jour même de la signature du contrat locatif le 19 février 2013.Le règlement stipule que cette somme sera restituée au départ du locataire (l’état des lieux attestant que ce logement était impeccable). J’ai quitté le studio le 21 septembre 2013. Le 12 novembre, aucun remboursement n’a eu lieu malgré mes diverses demandes téléphoniques à la Résidence. On finit par me dire que je dois me présenter à la comptable de l’autre. Ce 12 novembre 2013, je rencontre la comptable qui me précise qu’elle n’est pas habilitée à faire un chèque. J’attends et je lui dis que je ne bougerai pas tant que je n’ai pas un interlocuteur qui puisse me répondre favorablement…

J’attends…

J’insiste en précisant que j’ai besoin de cette somme d’argent. La réponse est la suivante :

- « Je vais téléphoner ».

Elle téléphone (à qui ?) et là, on me fait savoir qu’il faut que je ramène un RIB (Ne pensez-vous pas que cette information aurait pu être transmise bien avant ?)… et que ce virement ne sera pas fait avant un mois…

Ma fille a, de ce fait, un mail de réclamation et une lettre avec accusé de réception (à laquelle, je n’ai eu aucune réponse, aucune attention à ce courrier). Par le téléphone fixe de mon domicile et plus précisément un message sur le répondeur la comptable du foyer me précise que le versement sera fait sous huitaine. Trouvez-vous logique que je ne sois pas avertie directement ? Il a fallu un mail, précisant mon mécontentement, pour que la structure veuille « bouger » !

Malaise dans la rue

J’ai eu un malaise le 13 mai 2013, dans la rue et j’ai été emmenée avec le SAMU. J’ai eu le temps de dire « studio 22 - Résidence). Une personne a téléphoné à la Résidence pour donner l’information. La réponse a été qu’on ne me connaissait pas ! Peut-être que la personne a mal prononcé mon nom… J’en doute car une autre personne (elle peut témoigner) qui se trouvait dans la salle d’accueil et qui connaissait ma famille s’est permise d’appeler ma fille Mathilde X*. Il suffisait de prendre mon dossier d’admission.

Réflexion d’une personne du personnel

Les résidentes du foyer logement (leur présence) permettent aux personnes en EPHAD de se « maintenir ». C’est une politique qui peut être valable mais une présence dans la Maison ne doit pas se concrétiser, selon moi, par une présence continue et obligatoire à la même table.

CONCLUSION

Vivre quelques mois dans cette résidence fut pour moi une expérience. Tout n’est pas négatif. J’ai reçu de chaleureuses marques de sympathie telles que « Bonne continuation, plein de bonnes choses pour vous, gardez la santé et votre sourire » (Je l’avais perdu !).

Madame X*

Et voilà, que penser de cette tranche de vie ?

Pour ma part qu’il est bien difficile de vivre en institution pour personnes âgées alors que cette dernière se doit de répondre au mieux aux résidents !

Après une vie autonome, pleine de responsabilités, où l’on peut penser et agir à notre guise, où les décisions sont les nôtres gardons notre liberté de décision !

A vos réflexions !

Laurence LIPS

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 17:38
LE CINEMA ET MOI CH 7 : No trespassing

CH. 7D : 4B no trespassing

Mes études terminées, je travaillais dans une maison d'enfants. Les services du week-end me permettaient d'avoir des journées de libres en semaine, dont une bonne partie était consacrée aux cinémas de Lille. Je persistais dans mes idées de faire évoluer le Familia. A force de persévérance, j'emportais quelques victoires. En 1975, « Les dents de la mer » eut un succès considérable. Le film était interdit aux moins de 13 ans. Il n'était donc pas programmable à Merville. Je me désolais de la perte d'entrées que cela engendrait pour le Familia. Je trouvai une brèche dans le système : Il n'était pas classé 4 B. Certains cinémas de l'OTCF l'avaient programmé. A force de palabres, d'insistance, de débats dans le hall, je finis par avoir gain de cause. Profiant de l'absence de Roger et André, je pris M. Laune d'assaut. Après une longue discussion au cours de laquelle je ne lâchai pas d'un iota vu que le film ne comprenait aucune scène répréhensible moralement, qu'il n'était pas classé 4B et que son interdiction aux jeunes mineurs étaient seulement due à quelques scènes effrayantes, M. Laune accepta que nous fassions un essai. Cela n'était pas pour plaire aux collègues rétrogrades, mais la décision était prise, M. Laune avait donné sa parole et il ne pouvait pas revenir dessus. Il avait de la morale quand même...

Le film fut programmé dans le courant de l'année 1976 et il nous attira plus de mille spectateurs, 1067 exactement. Du jamais vu depuis Ben Hur. C'était bon pour la caisse et cela réjouit M. Laune car les entrés n'étaient pas mirobolantes. Après cette expérience, les films interdits aux moins de 13 ans furent acceptés au Familia à condition que la côte morale corresponde aux critères habituels, et que l'interdiction ne soit que pour des raisons de violence uniquement. « No sex ».

LE CINEMA ET MOI CH 7 : No trespassing

Encouragé par cette victoire, je fis une nouvelle tentative. En mars 1976 sortait « Grizzli, le monstre de la forêt ». Un ours géant sanguinaire attaquait les gens et les lacérait de ses grosses griffes tranchantes. Et là j’eus une nouvelle idée. Si on faisait une séance nocturne le samedi ? J'utilisais la même stratégie que précédemment et je présentait ma proposition confidentiellement au directeur du cinéma. Satisfait de la réussite de l'expérience antérieure, il accepta facilement. Curieusement, contrairement à ce que je m'attendais, il n'y eut pas de tollé de la part des autres. Cela m'intriguait. Je percevais des regards de furtives connivences et des sourires moqueurs, en particulier de la part de Maurice, le concierge. Le samedi venu, après la séance de 20h30, je sortis de la salle et je constatai qu'à la caisse il y avait une queue importante. Les spectateurs attendaient jusque sur le trottoir pour la séance de 23h. Derrière le guichet, Maurice s'agitait comme un bouffon, faisant des grands gestes négatifs de la main, disant furieusement : « On ne le fait plus, on ne le fait plus... ». Vu la tête qu'il faisait, c'était très drôle. Je compris que les regards moqueurs étaient dus à leur scepticisme sur la réussite de ce projet. Voyant le monde qui attendait, il comprit que je ferai tout pour entériner l'expérience. Ce qui se produisit d'ailleurs. Maurice voyait son rêve s'étioler. La baisse constante des entrées lui faisait espérer des jours meilleurs. La fermeture du cinéma aurait considérablement réduit les taches des concierges et le poste serait devenu une sinécure. Nous étions loin du dynamisme de Louis, son père, qui sur son lit de mort s'inquiétait encore des entrées réalisées le week-end. Ce soir là, Grizzly nous apporta presque trois cent entrées en une séance. C'était plus que la totalité de certaines semaines.

Un jour je réalisai qu'il était possible d'obtenir des places gratuites chez les distributeurs. J'obtins de M. Laune la liste des loueurs de films lillois et lors de ma journée cinéma hebdomadaire j'allais leur rendre visite. Je commençais par CIC (Cinéma International Corporation) situé au boulevard de la liberté. Il s'agissait d'un groupement entre MGM, Paramount et Universal. Je fus accueilli par Nicole Crépin qui m'offrit quelques places des films qu'elle avait à l'affiche à Lille. Les locaux de CIC étaient situés à un angle de rue. On y accédait par le couloir d'un immeuble privatif qu'on peut apercevoir dans le film d'Henri Verneuil, « Le corps de mon ennemi ». On pénétrait dans une grande pièce meublée de quelques fauteuils et une ou deux petites tables. Au fond, il y avait un comptoir et derrière, des bureaux. Je constatai que ce lieu comptait parmi ceux que les exploitants utilisaient pour se retrouver. Sur le côté de la grande pièce il y avait un autre bureau qui semblait bien animé. C'était le local de la Chambre Syndicale des Exploitants de Cinémas de la région. Nicole Crépin me présenta un vieux monsieur, M. Mercier. Il était le fils du caméraman qui a filmé le décollage de Blériot vers l'Angleterre en 1909. C'est ce M. Mercier qui fit don de la fameuse caméra à la ville de Cambrai. Je fus présenté également à M. Descamps, le président du syndicat. Je l'avais déjà aperçu peu de temps auparavant lors d'une assemblée générale qu'il avait organisée au cinéma Concorde.

Évidemment Mme Crépin essaya de me refiler plusieurs films, mais je n'étais pas habilité à traiter avec elle. Deux ou trois de ceux qu'elle me présentait m'intéressaient, c'était les plus commerciaux. Je lui promis de transmettre à M. Verheye qui s'occupait de notre programmation. Elle m'annonça que si je voulais ces films, je devrai en prendre d'autres en plus. Je commençai ainsi mon initiation d'apprenti exploitant par la découvert du Block booking. C'était une pratique des distributeurs qui consistait à accorder des films porteurs aux exploitants à condition qu'ils prennent aussi des films moins commerciaux. Nous aurons l'occasion par la suite d'évoquer diverses situations liées à cette pratique.

Chaque semaine j'allais découvrir un autre distributeur. Petit à petit je m'affranchissais. Je me mettais d'accord avec eux pour certains films et, par le biais de M. Laune, je transmettais à M. Verheye. Celui-ci voyait ça d'un mauvais œil. Il n'appréciait pas que je marche sur ses plates-bandes, mais je commençais à être aguerri par la confrontation à divers obstacles liés à l'immobilisme de certains. Pour faire des économies sur les transports de copies, lorsque j'allais à Lille, j'emportais les bobines et je ramenais les autres quand elles étaient disponibles. Cela se faisait la plupart du temps à Socofilm, rue Pascal, où était le siège de l'OTCF. J'allais régulièrement saluer M. Vertheye qui, à force de me connaître, montrait moins d'animosité. Je profitais ainsi de ses conseils. Un jour que j'allais le voir, je fus sidéré. Il utilisait comme papier brouillon le dos des photos d'exploitation. Ces photos qu'on affichait dans le hall pour présenter les films dont on nous disait qu'il fallait prendre soin. Elles étaient prêtées ou louées par les distributeurs. Nous devions les renvoyer et nous étions attentifs à ce qu'il n'en manque pas et qu'elles ne soient pas abimées. Parfois il en disparaissait. Le panneau d'affichage du hall ne se fermait pas. Et voilà que je voyais M. Verheye écrire sur ces fameuses photos dont j'étais avide comme tous les jeunes.

Un mardi après-midi je me présentai chez un distributeur que je n'avais pas encore vu, les Artistes Associés. Je fus accueilli très chaleureusement par un petit nerveux, mais très cordial. Nous l'appellerons l'Artiste. Il m'offrit plein de matériel publicitaire dont une affiche en huit morceaux de 3 m sur 4 de « Vos gueules les mouettes » qu'il m'invita vivement à programmer. En sortant j'étais chargé comme un baudet et j'allais directement déposer cette charge à ma voiture que je garais au boulevard de la liberté à une heureuse époque où le stationnement n'était pas payant. L'Artiste m'avait offert des places pour « L'argent de poche » et « Vol au dessus d'un nid de coucou » que j'allai voir le soir même au Ritz. Il y avait une longue queue qui partait du couloir et qui s'étendait dans la rue. Naïvement, je me suis dis qu'avec la place du distributeur je pourrais entrer directement. Le contrôleur me refoula et je dus faire la queue pour obtenir un billet exonéré. Je ne regrettais pas ce temps d'attente. Quel moment fabuleux ce fut, dans cette salle immense, remplie de spectateurs, de voir un tel film. Le summum de la magie du cinéma.

Une autre fois je me présentai chez Gaumont. Leurs bureaux étaient situés dans les étages au dessus du Familia, dans la rue de Béthune. On y accédait par un petit ascenseur à l'ancienne qui fermait avec une grille et qui pouvait contenir deux personnes, trois en se compressant les uns sur les autres. C'était très bien pour le rapprochement. Là, j'eus à faire à un sacré baratineur qui réussit à me vendre « Le téléphone rose », un superbe navet de Claude Molinaro. Il me parla de « la 7ème compagnie » et il s'est mis à dégoiser sur le jeu de l'acteur, me garantissant le même succès. Là, je me suis fait empaumer. Le film était ennuyeux et comme il se doit les spectateurs ne se sont pas déplacés. C'était le métier qui entrait et je me promettais à l'avenir d'être plus prudent dans mes choix. Je n'eus pas l'occasion de prendre ma revanche car Gaumont déménagea rue des ponts de Comines et c'est Albert Brizzy, qui venait de la Columbia, qui prit la direction de l'agence.

Lille, le Métrople, rue des ponts de Comines
Lille, le Métrople, rue des ponts de Comines

Il y avait aussi un gros distributeur dans la même rue : Paris Nord Distribution. Les bureaux étaient situés aux étages du Métropole. Paris Nord Distribution appartenait à M. Rochon et regroupait les films de la Warner, Columbia, Walt Disney, AMLF, Prodis et d'autres maisons encore. Paris Nord Distribution gérait directement son stock de copies sans passer par Socofilm. Là, j'avais à faire à un représentant, M. Diamin, qui me raconta ses déboires avec Arthur Leleu lorsqu'il débuta dans la profession. Il venait à Merville en bus, avec sa mallette chargée de documents de présentation des films. Il était accueilli au Modern par la charmante épouse d'Arthur le bourru. Elle lui disait aimablement que son mari pêchait au bord de la rivière, à quelques mètres de là, dans sa propriété. Les poissons de la Bourre étaient prioritaires et M. Diamin devait patienter que la partie de pêche soit terminée, au risque de rater le dernier bus du retour.

Chez Paris Nord Distribution on pratiquait le Block booking à fond. M. Rochon profitait des gros succès des maisons américaines et de AMLF pour imposer des petits films pour lesquels il avait des à-valoir à récupérer. Il gagnait plus à me louer ses nanars que les gros succès qui étaient déjà rentabilisés et pour lesquels il ne touchait qu'une faible commission. Au début je résistais, mais je compris très vite qu'il y avait une stratégie à suivre. J'acceptais les films que M. Diamin me proposait et je ne les programmais pas. Six mois plus tard je négociais leur annulation en les remplaçant par des reprises de films à succès. Le distributeur me les louait à 40 % de la recette qu'il répartissait entre le film annulé et le film remplaçant. Tout le monde s'y retrouvait. Je faisais plus d'entrées avec une bonne reprise et M. Rochon récupérait plus que si j'avais projeté son petit film devant des fauteuils vides. C'était l'un des avantages de la location au pourcentage.

Un dimanche après-midi je me fis alpaguer par M. Laune qui arriva vers moi tout tremblant et excité. J'avais accumulé plusieurs contrats de ce type. Il me montra la liste impressionnante des films que nous avions en portefeuille. - Il y en a trop, il ne faut pas dépasser une programmation de six mois me dit-il, au cas où il faudrait fermer. Je ne voyais pas pourquoi il aurait fallu fermer, vu que les entrées augmentaient d'une année sur l'autre, mais ce n'était pas le moment de le contrarier, il l'était suffisamment. Je lui promis d'arranger ça et d'être plus tempéré à l'avenir.

Un spectateur me demanda pourquoi nous ne passions pas les films de Bruce Lee. Je ne connaissais pas. - C'est quoi Bruce Lee ?

  • Des films de karaté.

C'était un genre que je n'appréciais pas beaucoup et je ne m'y étais pas intéressé. Ce film réalisé à Hong-Kong en 1972 sortit en France en décembre 1974. Je me devais de prendre en considération les souhaits de mes clients. Je consultai mes fiches, côte morale 4A, c'était bon. Nous programmâmes Bruce Lee. A la première projection, un samedi soir, nous avons affiché complet. Il y avait alors 500 fauteuils au Familia. Le public était très populaire. Pendant la première partie le Familia était transformé en un énorme hourvari, au point que le son était inaudible. On s'attendait vraiment à passer une soirée déplorable. Puis le film commença. Quelques « vos gueules » tonitruants se firent entendre et un calme étonnant qui dura toute la projection se répandit dans la salle. Ce fut l'une des plus belles séances que nous ayons eu au Familia. Du coup nous avons programmé toute la série des Bruce Lee : La fureur de vaincre, Opération dragon, Big boss..., puis régulièrement, d'autres films de karaté.

 

Il y avait une autre série dont nous attendions chaque épisode avec impatience : « Les gendarmes ». Ceux-ci étaient distribués par la maison Dentener qui partageait ses locaux avec Delemar films dans la rue de la Chambre des Comptes. Je fus reçu par Chantal qui me présenta à Bernard, le fils Dentener, avec qui je devais négocier. Là aussi je fus confronté au block booking, mais c'était une autre problématique. Bernard voulait m'imposer des films du genre « Mon curé chez les nudistes », « La prof du bahut », « La toubib du régiment », et autres inepties du même genre. Le pire, c'est que ces films attiraient du public. Le distributeur ne comprenait pas pourquoi je les refusais. Un exploitant normal ne veut-il pas avant tout remplir sa salle ? Il fallait quand même y mettre du sien et je me résignai à faire preuve de flexibilité. Un peu poussé par le diable, sans doute, je me laissai tenter et je programmai « Mon curé chez les nudistes ». Les résultats étaient bons, mais les grognements des cagots se firent entendre. -Vous vous rendez compte, un tel film dans une salle paroissiale ! Évidemment M. Laune vint me demander des comptes. - Mais M. Laune, il n'est pas classé 4B. J'avais prononcé le sésame. Puisqu'il n'était pas classé 4B, tout allait bien.

 

Le Concorde, rue de Béthune à Lille

Le Concorde, rue de Béthune à Lille

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 15:18
Le général Joffre avait-il le don d'ubiquité ?

On pourrait le penser à la lecture de certains journaux.

Selon l'Indicateur des Flandres, édition de la vallée de la Lys du 17 décembre 2014, le général se serait rendu le mardi 1er décembre 1914 en Alsace, alors qu'il était à.... MERVILLE dans le Nord.

L'indicateur, qui existait déjà à l'époque, n'avais sans doute pas été prévenu.

Nous avons pourtant informé ce journal il y a une quinzaine de jours (déc 2014). Nous leur avons même autorisé à reprendre les informations sur ce blog (voir l'article : Rencontre de Raymond Poincaré et du roi d'Angleterre à Merville). Non seulement notre information n'a pas été prise en compte, mais les responsables de la publication n'ont même pas daigné nous répondre.

« Ce n'est pas aux petits lecteurs de donner les informations, c'est notre travail de journalistes. Qu'ils se contentent de nous lire ».

Dans son livre « Au service de la France », tome V L'invasion publié chez Plon en 1928, Raymond Poincaré ancien Président et membre de l'académie française notifie clairement qu'il retrouvait le général Joffre à St Omer, pour l'accompagner à Mervile le mardi 1er décembre 1914, comme le montre l'extrait sur l'image jointe.

Il y a une chose qui m'étonne. Si les membres de l'Etat Major français avaient la faculté d'Ubiquité, comment se fait-il que la guerre ait duré si longtemps ? Et surtout pourquoi n'ont-ils pas réussi à éviter les nombreuses erreurs commises dans les mouvements des troupes ?

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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 12:47
Qui est pire que les patrons ?
Qui est pire que les patrons ?
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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 10:09

Il y a un siècle, Raymond Poincaré rejoignait le roi George V d'Angleterre qui avait établi son quartier général à Merville. Voici comment le chef de l'état de l'époque relate cette visite.

Mardi 1er décembre 1914

Le matin, départ en chemin de fer,pour Saint-Omer. Viviani seul m'accompagne, avec le général Duparge et le colonel Pénelon. Nous arrivons à une heure. Le général Joffre, venu de son côté, nous attend sur le quai de la gare. Nous montons en automobile et nous nous rendons à Merville où se trouve le quartier général d'une division anglaise et où le roi George V nous reçoit dans une maison particulière, réquisitionnée par les troupes britanniques. Il porte un uniforme de campagne, pareil à celui du maréchal French, drap gris jaune, molletières, képi dont la visière est ornée de deux palmes d'or. Il me remercie aimablement d'être venu, me présente ses officiers et m'invite à m'asseoir à côté de lui, dans une automobile découverte, pour aller passer ses troupes en revue. Elles ont été, en grande partie, retirées des tranchées et échelonnées en deux files séparées, placées l'une en face de l'autre, de chaque côté des routes. Nous passons à vitesse ralentie entre ces deux rangs immobiles ; les officiers saluent ; les hommes, à la différence des Français, poussent des hourras. Dans toutes les localités que nous traversons, Merville, Hazebrouck, Estaire, les habitants massés nous acclament. Le roi est, comme toujours très affable et nous causons librement des émotions que nous avons éprouvées depuis quelques mois. Il paraît très satisfait que les Allemands ne soient pas venus à Calais. « C'était, dit-il, leur but évident et leur échec est d'autant plus grave que leur effort avait été plus puissant ». Le roi se félicite que les trois gouvernements alliés se soient mutuellement engagés à ne pas signer de paix séparée. « J'ai toujours été d'avis, me dit-il, que l'Angleterre devrait marcher contre l'Allemagne, si celle-ci déclarait la guerre à la France. Mais lorsque vous m'avez écrit, j'ai été forcé de vous répondre avec réserve, parce que mon gouvernement n'avait pas encore pris parti et que l'opinion britannique n'était pas prête à une intervention. J'ai dit à Grey : « C'est à vous de renseigner le pays ; vous parviendrez certainement à lui faire comprendre que l'Angleterre ne peut se désintéresser du conflit. » Grey est, en effet, arrivé sans peine à ouvrir les yeux de l'immense majorité des Anglais ».

Le roi paraît très vivement frappé des ravages qu'ont faits les Allemands dans les communes où nous passons. Il me montre lui-même spontanément, les maisons incendiées, les dégâts causés par les obus, et il se rend parfaitement compte que, dans la défense de la cause commune, nous qui combattons sur notre propre territoire, nous ne sommes pas les plus avantagés.

Nous visitons deux quartiers généraux ; nous passons en revue des cavaliers, des artilleurs, des fantassins, et nous revenons assez tard à Saint-Omer, où se trouve le quartier général du maréchal French. La ville a l'aspect d'une cité britannique. Partout des officiers et des soldats anglais, qui vivent dans les meilleurs termes avec la population. C'est cependant en très bon français que les Audomarois me disent leur joie de mon arrivée.

Ref : "Au service de la France

V. L'invasion par Raymond Poincaré

Plon - 1928.

La visite de Raymond Poincaré au roi George V à Merville

La visite de Raymond Poincaré au roi George V à Merville

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 17:48
Jeudi 6 novembre 2014, débat entre le Président de la République et une chef d'entreprise qui a osé dire les vérités.
Jeudi 6 novembre 2014, débat entre le Président de la République et une chef d'entreprise qui a osé dire les vérités.

COUP DE CŒUR pour cette chef d'entreprise d'Armentières qui a osé dire des vérités au président de la République. François Hollande faisait la sourde oreille, mais elle n'a pas lâché le morceau. Un grand moment de télévision avec des propos que j'y entends pour la toute première fois.
Pour que les entreprises recrutent, il faut simplifier les règles. Seul Bruno Lemaire, l'actuel président de l'UMP a osé dire qu'il réduirait le code du travail à 150 pages. Cette chef d'entreprise s'attaquait là à un des dogmes du parti socialiste et le président à bien tenté de dévier le sujet. Cela n'a pas marché. Elle a tenu bon. Elle a aussi évoqué une révision complète du dialogue social. Actuellement, avec le premier tour des élections d'entreprises réservé aux syndicats, c'est donner le pouvoir à 8 % des salariés et clouer le bec à 92 %. C'est la démocratie bafouée à plein nez. Il faut que les employeurs puissent dialoguer avec la base, dans leurs entreprises avec des représentants de TOUS LES SALARIES, sans discrimination. BRAVO MADAME... RESPECT.

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 17:50
Le Cinéac, rue Faidherbe à Lille
Le Cinéac, rue Faidherbe à Lille

En septembre 1972 j'entamais ma formation d'éducateur spécialisé au Centre de Formation d'Educateurs à Loos, dans la banlieue de Lille. Germain, un copain de la promotion, habitait une grande maison avec son père. Elle était située au coin de la rue Gabriel et de la rue Pascal. Il proposa à Jean Paul et à moi même de nous héberger. Je disposais d'une grande chambre au deuxième étage. Elle avait seulement besoin d'être un peu rafraîchie. Question papier peint ce fut vite réglé. Je récupérai de vieilles affiches de films au Familia et je les collai sur les murs, réalisant ainsi un énorme patchwork. Jean Paul et Germain qui partageaient la même chambre avaient recouvert les murs d'emballages d’œufs. C'était moins joli, mais c'était censé protéger du froid. C'est ce qu'ils croyaient. C'est vrai qu'il faisait froid dans nos chambres. Il n'y avait pas de chauffage. En septembre je ne réalisais pas et j'étais heureux d'avoir la chambre la plus spacieuse. En janvier je déchantais. J'apportai de chez moi un feu à pétrole. Ça faisait du bien pour mon épiderme, mais alors, mes pauvres narines ! C'était un modèle de la première génération qui dégageait une odeur pétrolifère telle que je regrettais de ne pas avoir décoré ma chambre avec une affiche du « salaire de la peur ».

Le Bellevue, grand' place à Lille
Le Bellevue, grand' place à Lille

Devenu lillois du lundi au vendredi, j'en profitais pour devenir un habitué de la rue de Béthune et de ses annexes. Je retrouvais les cinémas que j'avais côtoyés quelques mois plus tôt lors de ma prolongation militaire. Le ressenti que j'avais connu lors de ma première expérience lilloise au Capitole s'était confirmée. Les exploitants ne faisaient aucun effort pour améliorer la qualité de l'accueil. Ils avaient été habitués pendant des décennies à être incontournables pour ceux qui voulaient voir des films. La télévision, déjà bien implantée, était considérée comme une concurrente déloyale qu'ils pensaient pouvoir dominer. Ils conservaient l'exclusivité des films pendant plusieurs années et certains studios comme Walt Disney affirmaient que leurs films ne seraient jamais diffusés à la télévision. Quand Walt Disney sortait un film, il restait disponible aux exploitants pendant trois ans environ, puis il était retiré de la circulation. Il était mis au « frigo », comme on disait dans le jargon professionnel. Sept ou huit ans plus tard il sortait à nouveau comme si c'était un nouveau film. Entre temps une nouvelle génération de jeunes spectateurs était apparue et le film réalisait des résultats aussi bons qu'à la sortie précédente. Walt Disney était en mesure de produire un long métrage tous les trois ans. En procédant ainsi il pouvait proposer une œuvre de dessins animés pour Noël chaque année.

LE CINEMA ET MOI Ch 6 : Le pourboire est le salaire de l'ouvreuse

Pour revenir à l'accueil dans les cinémas lillois, la plupart des caissières étaient moches et acariâtres. Je me disais que c'était du au fait d'être enfermé à longueur de journée dans ce qui était presque une boîte qui les isolait du monde. Les altercations avec les clients étaient fréquentes. L'un n'allait pas assez vite pour sortir sa monnaie : « Dépêchez-vous monsieur, il y a des gens qui attendent derrière vous » ; un autre allait trop vite « doucement, on est pas payé aux pièces » ; à un autre qui n'avait pas compris le prix : « 8 francs, vous êtes sourd ; ou encore « vous n'avez pas plus abîmé comme billet ; « Où sont les toilettes s'il vous plaît ? - Je ne suis pas un bureau de renseignements, demandez à la placeuse ».

Ah les placeuses, parlons en ! Pas plus aimables que les caissières, elle se précipitait pour récupérer le bout de billet qui avait été enlevé de son talon par un contrôleur ronchon. On aurait cru qu'il n'y avait que des « Rogers » à Lille. Elle avançait au pas de charge vers la salle. Il fallait presque courir pour la suivre.

Elle s'arrêta devant une rangée et nous indiqua des fauteuils libres. « Un peu plus loin s'il vous plaît ». Elle repartit comme une fusée quelques rangées plus loin. « Encore plus près de l'écran ». Elle montra qu'elle n'était pas contente en soufflant et en dodelinant de la tête. « Là bas, vous auriez vu le film aussi bien, dit-elle en maugréant après s'être arrêtée au troisième rang ». Je n'osai pas lui dire que là c'était un peu trop près. Je passai devant elle pour m'installer. Elle me tendit la main : « Et le service ? ».

  • Quel service ?

  • Le service n'est pas compris, vous n'avez pas vu l'affiche à l'entrée ! Le ton était sec et péremptoire. Je cherchai mon porte-monnaie, puis de la monnaie dans mon porte-monnaie.

La mégère s'impatientait. Elle trépignait des pieds et agitait sa main nerveusement. Je lui tendis une pièce de 20 cts. Elle regarda la pièce, puis moi. « Que ça, dit-elle méprisante » ! Elle s'éloigna rapidement pour aller racketter un nouveau client. Pendant ce temps je me levai et j'allai m'installer quelques rangées en arrière. Quand elle passa avec le nouveau client, je croisai son regard dédaigneux dans lequel je lisai très nettement : « C'était bien la peine de me faire avancer plus loin, seulement pour vingt centimes ».

Ce qui était bien dans les cinémas lillois, c'est qu'ils étaient permanents. Quand un film me plaisait je restais pour le regarder une seconde fois.

LE CINEMA ET MOI Ch 6 : Le pourboire est le salaire de l'ouvreuse

A Lille, il y avait une maison de jeunes, rue Marx Dormoy, à côté de la piscine. J'appris qu'il s'y tenait un atelier d'expression corporelle. Je m'y suis inscrit. Il y avait longtemps que j'avais envie de pratiquer cette activité. L'animatrice de l'atelier m'informa qu'un stage allais être prochainement organisé dans les locaux de la MJC avec un professionnel, Isaac Alvarez. Je m'inscrivit à ce stage. Cela m'avait tellement passionné que quelque mois plus tard je m'inscrivais à un second stage qu'il organisait à Lunel, à proximité de Montpellier. Cela avait fait de moi, non pas un grand spécialiste de l'expression corporel, mais j'y avais acquis certaines compétences. Quand à la rentrée, j'appris qu'il n'y avait plus d'animatrice pour l'atelier, je proposai de prendre le relais. Il y avait aussi un club photo. L'animateur était un gars très sympathique, aimable et serviable, et je sympathisais rapidement avec lui. C'est comme ça que je me suis trouvé un nouvel ami, un dénommé Daniel Najberg. Si je relate cet épisode qui, à priori, ne semble rien à voir avec le cinéma, c'est que tout simplement, comme nous le verrons plus tard, Daniel occupera un rôle significatif dans plusieurs chapitres de ce livre.

Pendant ce temps les cinémas de Lille avaient entamés une importante mutation. Nous entrions dans l'ère des complexes. Les grandes exploitations de Lille se transformaient en cinéma de plusieurs salles. Ce fut le Rexy qui ouvrit la marche avec six écrans et devint l'Ariel. C'était assez impressionnant. L'entrée était relativement étroite. Il fallait franchir un long couloir pour aboutir à un hall austère qui contenait un espace de vente de billets et permettait l'accès aux différentes salles. C'était la nouvelles et jeune société UGC qui gérait ce complexe. Le Cinéchic devint le Concorde avec deux écrans. Le balcon était devenu la seconde salle. Il dépendait aussi d'UGC. Le confort était amélioré. Les fauteuils de qualité étaient plus espacés, mais l'accueil était toujours aussi désagréable. Ma copine la placeuse, ne prenait plus la peine d'accompagner les clients. Elle rendait le ticket et tendait la main à l'entrée de la salle pour ne pas rater le client suivant qui était susceptible d'aller voir un autre film, dans une autre salle.

Puis ce fut au tour du Caméo, devenu Pathé qui proposait trois écrans.

Le Caméo, rue de Béthune
Le Caméo, rue de Béthune

Mes activités cinéma se répartissaient entre Lille la semaine après les cours et le Familia pendant le week-end. Je me préoccupais beaucoup du côté rétrograde du Familia. M. Laune ne voulait rien changer. Il était soutenu pour cela par André et Roger. Les films arrivaient tardivement à Merville. Les cinémas d'Hazebrouck et Estaires avaient la priorité. Les entrées gagnées par la fermeture du Modern s'était considérablement réduites. Quand un distributeur proposait un gros film porteur, M. Laune refusait car il fallait faire des séances supplémentaires. Quelques années plus tôt, le Modern était encore ouvert, « La grande vadrouille » fut proposé aux deux cinémas en même temps. M. Laune refusa car il fallait proposer une séance chaque jour. Il était traumatisé par Ben Hur qui lui avait été imposé trois semaines. La troisième semaine, la salle était quasiment vide à chaque séance disait-il. Il disait aussi que le cinéma avait perdu beaucoup d'argent avec Ben Hur. Des années plus tard, je retrouvai un cahier de caisse sur lequel étaient inscrits les résultats de ce film. Que ce soit au niveau des entrées ou des recettes, la moyenne hebdomadaire des trois semaines était nettement supérieure à ce que le Familia réalisait habituellement. Ce film avait attiré 3733 spectateurs, soit une moyenne de 1244 par semaine. La semaine qui avait précédé avec « La révolte des esclaves » comptabilisait 924 spectateurs et celle qui a suivi en comptabilisait 718 avec « Quelle joie de vivre ». A cela s'ajoutait le fait que les prix des places avaient été majorés. Aujourd'hui encore je ne comprends pas cette obstination qu'il avait à noircir le tableau.

Ce que M. Laune appréciait s'était « les bonnes reprises », qu'il disait. Nous reprogrammions les trois « Fantômas ». Chacun d'entre eux réalisait environ trois cent entrées, ce qui était nettement au dessus de la moyenne dans les années soixante dix. Et le pourcentage de location était réduit. « Il était une fois dans l'ouest » était pratiquement programmé chaque année et apportait à chaque fois trois cent à quatre cent spectateurs. Par contre nous perdions beaucoup sur le potentiel de nouveaux films. Le temps qu'ils arrivent au Familia, de nombreux mervillois les avaient vu à l'extérieur.

Lassé de faire des propositions qui n'étaient jamais retenues j'optais pour la fantaisie. Dans le prolongement de la cabine il y avait un espace qui n'était pas utilisé. Cette partie était murée. Nous nous sommes mis d'accord à plusieurs pour faire une proposition à M. Laune. Nous lui avons demandé de nous y aménager un salon pour les opérateurs fatigués. On s'y voyait déjà, dans des fauteuils, derrière une baie vitrée qui donnait sur la salle, sirotant notre canette de bière. Au moins celle là, elle ne risquait pas d'inonder l'ampli. Comme de bien entendu, et ce, malgré mes insistances, cette proposition de génie ne fut pas retenue. Je lui réclamai donc une augmentation. Il l'accorda aussitôt. Ce n'était pas un gros effort pour lui puisque nous étions bénévoles. 100 % de zéro, ça ne lui coûtait pas cher. Mais pour une fois nous avions eu une réponse positive.

Je ne lâchais pas pour autant mes autres idées plus réalistes et je restais déterminé pour dynamiser un peu plus le Familia. Sur ce point, les années qui suivirent furent fructueuses.

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27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 15:51
Festival Ciné-Méliès (2ème édition)

La deuxième édition du festival Ciné-Méliès a eu lieu ce samedi 25 octobre à Hazebrouck. Toute notre admiration aux membres de l'association Réalisaction, organisatrice de cet événement.

Lorsqu'on réalise des films, c'est toujours intéressant d'avoir des lieux où l'on peut se comparer à d'autres qui pratiquent la même activité.

Effet de mode peut-être, mais nous avons trouvé que la sélection 2014 était moins riche que la précédente. Plusieurs réalisateurs se sont lancés dans le genre « épouvante », mais c'est un genre difficile qui peut vite faire basculer dans l'ennui ou le ridicule. Certains films bien maîtrisés techniquement étaient faibles au point de vue narration. J'ai quand même eu deux coups de cœur. L'un dans la section amateurs « Rien que vous vos jeux » une parodie de James Bond et « Mission impossible », réalisée par des élèves de seconde et terminale du lycée Henri Senez. Ils avaient déjà remporté le prix du public l'an dernier. Bravo à leur professeur, capable de les embarquer dans une si belle aventure. L'autre film était présenté dans la section semi professionnelle : « Le rempailleur ». Réalisé par Anthony Bachelet, ce film est remarquable par son travail d'animation digne des cinéastes les plus notoires. A voir sur internet.

Quelques bémols sur l'organisation cependant : des salamalecs qui n'en finissent pas, faisant démarrer les projections plus d'une demi-heure après le début de la soirée. D'accord, ils ont de nombreux sponsors, il faut bien remercier, mais si c'était possible de ménager un peu plus le public, ce serait mieux. Début de soirée annoncé à 20h30, terminé à 0h30 quand même. Les conditions de projections sont à améliorer. Le son était mauvais et un pupitre devant l'écran, ça fait désordre et non respectueux des œuvres présentées et de leurs réalisateurs.

Mais bravo quand même à cette équipe de jeunes qui a réalisé là un très bel événement dont la pérennisation semble assurée grâce à l'implication de la ville d'Hazebrouck.

A l'année prochaine donc, pour la troisième édition.

Festival Ciné-Méliès (2ème édition)
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